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Émile Gallé à travers 9 dates historiques

Ébéniste, céramiste et maître-verrier, Emile Gallé est un illustre artiste, président fondateur de l’Ecole de Nancy. Un des pionniers de l’Art nouveau, il a bouleversé le monde des arts décoratifs aux portes du XXème siècle.

Brillant étudiant et scientifique remarquable, Emile Gallé excelle dans tout ce qu’il entreprend.

C’est un génie créatif qui, par son intelligence et son imagination, a su mener l’entreprise de verrerie et de céramique familiale, fondée par son père, à la prospérité, comme l’atteste le prix d’adjudication des vases Gallé en salle des ventes.

Durant l’apogée de l’Art nouveau, de 1880 à 1909, Emile Gallé et la cristallerie Daum restent les noms les plus connus dans la pratique de ce style utilisant la nature comme source d’inspiration principale.

De nombreuses périodes ont marqué les talents de notre artiste engagé. À travers 9 dates, partons à la découverte du maître de l’Alliance provinciale des industries d’art dit Ecole de Nancy.

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1) 4 mai 1846 : naissance d’Emile Gallé à Nancy

Le 4 mai 1846, Louis Edouard Charles Gallé, après son mariage avec Fanny Reinemer, sortant d’une famille de négociants, de marchands de cristaux et de miroiterie, donne naissance à un petit garçon au 1, rue de la Faïencerie, Nancy (54395).

Avec son époux, celle-ci nommera l’enfant « Émile Charles Martin Gallé », que l’on connaîtra plus tard sous le nom d’Emile Gallé.

Louis Edouard Charles Gallé, dit « Charles Gallé » est un peintre sur porcelaine, céramiste et artisan verrier. Maîtrisant l’art de l’émail, il obtient la mention honorable à l’exposition universelle de 1855 à Paris.

Charles Gallé pratique notamment la technique d’émaillage sur verres entaillés, à couches superposées ou semi-translucides. Rappelons que le verre est une matière fragile, mais très esthétique, majoritairement composée de sable de silice ou du quartz.

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En 1856, avec son épouse, Charles Gallé transforme l’ancien magasin de son beau-père où il commercialise ses œuvres, en entreprise de verrerie et de cristallerie prospère.

Désormais, celle-ci sera dénommée « Gallé-Reinemer ». La même année, il apprend l’allemand à Weimar, et suit des études de minéralogie.

Il apprendra également à maîtriser les techniques de la céramique à la Faïencerie de Saint-Clément. Gallé sera également l’élève de Dominique-Alexandre Godron, médecin et naturaliste, qui était un des fondateurs de la génétique.

Après la création de la Ligue française pour les droits de l’homme en 1897, Gallé fonde la section nancéienne avec Hippolyte Bernheim et Charles Keller.

Épris pour l’art du verre, Emile Gallé désirant suivre les pas de son père, a suivi des formations aux métiers du verre et de la céramique au Meisenthal. Après ces apprentissages, il rejoint l’entreprise de décoration de faïence et de verrerie de son père en 1867, avant d’en prendre définitivement le règne en 1877.

Emile Gallé a perdu la vie le 23 septembre 1904, à 58 ans.

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2) 1877 : reprise de l’entreprise familiale de céramique et de verrerie par Émile Gallé

Fort de sa passion familiale pour les sciences naturelles, Emile Gallé œuvre déjà en tant que dessinateur dans la manufacture de son père dès 1864, avant de s’envoler au Meisenthal en 1866, où il apprend la chimie verrière et pratique le métier du verre auprès de la verrerie Burgun, Schverer & Cie.

Admirant les talents de son fils, Charles Gallé lui confie, en 1874, la direction de l’entreprise familiale. Emile Gallé va regrouper à Nancy toutes les activités de l’enseigne, à savoir le décor et la gravure, les ateliers de dessins, la faïencerie, la verrerie…

C’est en 1877, que le maître-verrier succède à son père, et se trouve officiellement à la tête de la manufacture familiale de cristal et de porcelaine que ses parents ont bâtie à Nancy.

Passionné par l’art du verre, Emile Gallé est plus que jamais déterminé à développer l’activité de l’entreprise, en mettant en avant de nouveaux styles décoratifs, et en proposant des chefs-d’œuvre originaux.

Pour cela, le maître de l’Art nouveau s’inspire notamment du style japonais, mais également de la nature et le monde végétal (fleurs, femmes, insectes…).

En dehors des vitrines de son commerce, il a étalé ses œuvres dans de nombreuses expositions telles que l’Exposition Universelle de Paris, exposition de l’Union centrale des arts décoratifs, le cercle artistique belge « la libre esthétique » et tant d’autres évènements.

Également botaniste, Emile Gallé sera élu secrétaire de la Société Centrale d’Horticulture de Nancy cette année-là.

3) 1878 : Émile Gallé participe pour la première fois à l’Exposition Universelle de Paris

Alors qu’Emile Gallé était encore enfant, ses professeurs, à l’instar de Valentin Édouard Davau, proviseur du lycée de Nancy, avaient déjà remarqué sa sagacité et son imagination remarquable.

Des atouts que l’artiste verrier développe et déploie dans l’entreprise familiale dont il assure désormais la direction.

Doté d’un grand sens de créativité, celui-ci compte bien révolutionner l’art du verre, qui, à l’origine était limité aux couleurs bleues, vertes et opaques.

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Un an après la reprise de l’entreprise de verrerie et de porcelaine de son père, le maître-verrier décide de participer à l’Exposition Universelle de Paris de1878. Il y occupe, à lui seul, un stand d’environ 30 m de longueur, où il expose ses œuvres de verre et de porcelaine.

Lors de cet événement, le travail acharné du verrier est récompensé par une médaille de bronze. Grâce à cette exposition, la renommée d’Emile Gallé s’étend très vite au monde entier et son entreprise rencontre progressivement un franc succès.

4) 1879 : Emile Gallé ouvre un dépôt-vente à Paris

Soucieux de se rapprocher davantage de sa clientèle, Emile Gallé établit un dépôt-vente à Paris en 1879. Celui-ci est d’abord installé au 34, rue des Petites-Écuries ; avant d’être transféré dans un local situé au 10-12, rue Richer.

Placé dans l’arrière-cour du lieu, ce nouveau local faisait un parfait dépôt et un cabinet d’échantillons. Particuliers et professionnels, toutes les personnes souhaitant se procurer des œuvres d’Emile Gallé étaient invitées à s’y rendre.

Ce nouveau dépôt-vente se destine essentiellement à privilégier la diffusion de la marque dans la capitale et d’alimenter les grossistes. Le magasin était alors mis entre les mains d’un représentant sous contrat appelé : Marcellin Daigueperce.

Un peu plus tard, celui-ci est succédé par son fils, Albert Daigueperce qui fut remplacé par Willy Mohrenwitz. Ce dernier assure la tenue du magasin du 1erseptembre 1920 jusqu’à sa fermeture définitive, peu de temps avant celle des établissements Gallé vers le début des 1930.

5) 1884 : Emile Gallé lance la construction de sa première usine

En sa qualité de chef d’entreprise, Emile Gallé ne cesse de chercher les moyens efficaces lui permettant de développer son activité.

Après avoir prouvé son talent artisanal, il compte bien miser dans l’industrie, en lançant la construction de sa première usine en 1884, soit 7 ans après la prise du règne de la manufacture familiale.

D’une taille importante, l’usine des Gallé comprend plusieurs ateliers, dont un tiers était consacré à la céramique et les deux tiers restants pour la production des mobiliers. Celle-ci est définitivement fonctionnelle en 1885.

Dès lors que son usine est effective, Emile Gallé réalise son plus grand souhait, qui est de produire des pièces diversifiées. Les établissements Gallé, composés par une grande équipe de verrier, dont les frères Muller, sont alors en mesure de proposer des chefs-d’œuvre uniques, ainsi que des pièces de petite et de grande série.

Cette approche lui permet, sans l’ombre d’un doute, de toucher un large éventail de clientèle, et de rehausser davantage son chiffre d’affaires. Aux portes de son atelier était inscrite la citation complète :  » Nos racines sont au fond des bois, parmi les mousses, autour des sources « .

Le recours à la machine industrielle permet également à notre maître-verrier de proposer des pièces de qualité à moindres coûts. Une situation permettant aux ménages aux revenus modestes d’accéder à des œuvres authentiques et de qualité.

Cette même année, Emile Gallé participait également à la VIIIème exposition de l’Union centrale des arts décoratifs où il était deux fois médaillé.

6) 31 mars 1889 : Emile Gallé couronné de succès à l’Exposition Universelle de Paris

L’année 1889 se démarque par l’Exposition Universelle de Paris, mais ce fut également une période importante dans l’histoire des établissements Gallé.

En effet, 5 ans après la construction de son usine d’art, Emile Gallé contribue à cette Exposition. En ces temps, il venait de développer son activité en créant son département d’ébénisterie, et entrer ainsi dans le monde de la conception et de la production de meubles.

Ceci dit, le maître de l’Ecole de Nancy choisit tout de même de privilégier la verrerie d’art, son domaine de prédilection. Ayant toujours accordé une importance capitale à la scénographie et à la présentation de ses œuvres, Emile Gallé se fait encore une fois remarquer lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889.

Lors de cet évènement, notre maître-verrier expose ses œuvres dans trois disciplines et obtient diverses récompenses, dont le Grand prix pour le verre, la Médaille d’or pour la céramique et la Médaille d’argent pour le mobilier.

Emile Gallé recueille ses idées dans son livre « Ecrits pour l’art« , de 1884 à 1889.

7) 26 avril 1898 dépôt de deux brevets d’invention de techniques de verrerie

Au printemps de l’année1898, Emile Gallé dépose un brevet d’invention pour la technique de marqueterie de verre. Cette technique consiste à insérer des fragments de verre de différentes propriétés(épaisseurs, formes et couleurs) dans la masse vitreuse, encore à l’état de pâte de verre.

Ce procédé permettait au maître-verrier une possibilité d’enrichissement illimitée de sa palette, par la superposition de couches. La technique de marqueterie de verre offrait également une plus grande précision du motif.

La même année, Gallé dépose également un brevet d’invention pour la patine. Cette nouvelle technique offrait beaucoup plus de possibilités de décoration d’une œuvre.

Ce procédé de la patine exploitait les défauts de fabrication dus à l’exposition du verre aux poussières de combustion, qui rendent la pièce mate. Le maître-verrier améliore ainsi l’exposition aux poussières, mais il n’arrive pas à contrôler entièrement le résultat.

Le rendu final de la patine reste aléatoire, et ne convient pas ainsi pour une production en série. L’artiste arrive, du moins, à éviter de jeter les pièces qui présentent de tels défauts.

L’année 1898 fut également marquée par la consécration d’une salle d’exposition pour Emile Gallé à Darmstadt.

8) 1900 : le couronnement des œuvres d’art d’Emile Gallé

En 1900, Emile Gallé jouit d’une reconnaissance de son talent et de son génie. Il fut alors nommé commandeur et officier de la Légion d’honneur ;gagne deux grands prix lors de l’Exposition Universelle de Paris.

Pendant l’Exposition, les verreries parlantes comme sa coupe ovoïde « Les Granges » et son vase parlant « Hemerocallis » sont exposées comme les pièces maîtresses de l’Exposition. Certaines des productions de Gallé exposées à l’époque étaient conçues à base des nouvelles techniques inventées par le maître-verrier, puisant ses sources d’inspiration vers l’Asie et la nature.

Avec ses50 millions de visiteurs venus du monde entier, l’Exposition universelle de 1900 a vu la consécration de l’Art nouveau dans le monde, ainsi que le couronnement suprême du génie d’Emile Gallé.

9) 13 février 1901 : fondation officielle de l’Ecole de Nancy dit Alliance provinciale des industries d’art

Il n’est tout simplement pas possible de parler de l’Ecole de Nancy, sans parler d’Emile Gallé. Quelques années avant sa mort, en 1901, le maître-verrier Emile Gallé lance l’Alliance provinciale des industries de l’art, que l’on appellera plus tard « Ecole de Nancy ».

Fondateur de l’Ecole de Nancy, il en sera le premier président, soutenu par les vice-présidents Louis Majorelle, Victor Prouvé, Antonin Daum et Eugène Vallin.

En lançant ce mouvement, Gallé a souhaité rassembler les artistes, artisans et industriels lorrains qui appartenaient au mouvement artistique de l’Art nouveau. Emile Gallé était, en effet, un industriel, un poète, un humaniste, un génie, un ébéniste, un céramiste, et surtout un maître-verrier connu et reconnu en Europe et dans le monde.

Où et comment est mort Gallé ?

Emile Gallé meurt d’une leucémie à l’âge de 58 ans à Nancy, en France.

Les expositions de 1999 organisées par la ville de Nancy ont radicalement changé le regard des Nancéiens et sur l’époque de l’Art nouveau et sur Emile Gallé, qui sont devenus fiers de l’Ecole de Nancy.

Cet illustre maître-verrier fut également un précurseur dans le monde de la génétique. En effet, ses travaux méconnus du grand public étaient pertinents dans le monde végétal en matière d’évolution et de génétique. Ses travaux précéderont ceux de Gregor Mendel.

Comment reconnaître un vase ou une œuvre Gallé ?

Il existe quelques techniques pour reconnaître une œuvre Gallé. Ses productions sont toutes des pièces uniques et très limitées, reconnaissables par des reliefs ou des motifs en transparence, utilisant la technique de la marqueterie sur verre.

Ses pièces de série se distinguent par des décors conçus en utilisant la gravure à l’acide. Le type de gravure d’Emile Gallé est très fin et en relief, avec du verre assez épais.

Emile Gallé : la signature de ses œuvres

Depuis sa naissance à sa mort, Emile Gallé a toujours souhaité afficher son nom et sa ville (Nancy). Néanmoins, la signature de ses œuvres réalisées par la technique du décor gravé à la roue mentionne uniquement « Gallé », sans le prénom.

Le maître-verrier signera ainsi ses différentes productions avec un style de signature unique. La signature utilisée pour les pièces conçues pour l’Exposition universelle de 1900 affiche ainsi avec fierté la mention « Exposition 1900 »,ou encore « Expo. 1900 ».

Le jardin Emile Gallé

Créé en 1986, le jardin Emile Gallé est ouvert pour le public dans les quartiers de la Roquette et Sainte-Marguerite, dans le 11earrondissement de Paris. C’est le plus grand jardin de l’arrondissement, avec ses 70 m de long et ses 5 840 m²de superficie.

La partie est du jardin est occupée par un monumental cadran solaire, cohabitant harmonieusement avec deux allées qui se croisent, un bassin doté d’un jet d’eau, une aire de jeu pour enfants, un amphithéâtre, des gradins, ainsi que des sculptures abstraites en pierre, conçues par Bourgogne.

Emile Gallé : ses meubles d’exception

En plus d’être un maître-verrier talentueux, Emile Gallé disposait également de très bonnes connaissances en ébénisterie, produisant des meubles industriels pour le financement de ses recherches liées à l’Art nouveau.

À ses débuts, il a fabriqué des tables volantes, des sellettes, des guéridons, des tables à thé

Vers la fin des années 1890, il se lance dans la production de meubles de plus grandes dimensions, tels que des vitrines ou de grands ensembles. Il recevra, d’ailleurs, la légion d’Honneur et le Grand Prix de l’exposition universelle de 1889, pour la qualité exceptionnelle de ses deux lignes de mobilier, où ses décors symboliques tournaient surtout sur le thème du patriotisme.

Les lampes Emile Gallé

Une des plus célèbres verreries de l’Art nouveau en France, la verrerie d’Emile Gallé doit également sa renommée par ses lampes d’exception. Ses productions en la matière sont également inspirées de motifs végétaux et de la nature.

Les techniques de production utilisées par le maître-verrier intègrent aussi le travail de gravure à l’acide. Les lampes sont alors constituées de plusieurs couches de verre successives, affichant différentes couleurs.

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