Retour sur un événement marquant pour l’histoire de la Lorraine et décisif pour la construction de la France : la Bataille de Nancy. Le 5 janvier 1477, un conflit oppose le duc de Bourgogne Charles le Téméraire et le duc de Lorraine René II. Une histoire passionnante et facilement résumée !
La croix de Lorraine est l’un des symboles lorrains de commémoration officielle les plus célèbres rappelant le souvenir de la Bataille de Nancy de 1477.
Une confrontation entre deux armées, l’armée du duc de Lorraine contre celle du duc de Bourgogne, qui s’est déroulée à Nancy et qui s’est soldée par la victoire de René II, duc de Lorraine, sur les Bourguignons.
Revenons ensemble sur les moments clés qui ont marqué cette bataille historique de haute importance opposant le duché de Lorraine au duché de Bourgogne.
Et si vous aussi, vous voulez afficher votre attachement à notre belle région qu’est la Lorraine, succombez à notre bracelet croix de Lorraine façonné à la main à Nancy, par notre verrier à la flamme.
Comment a débuté la Bataille de Nancy ?
L’histoire débute en 1467 lorsque Charles le Téméraire, aussi surnommé Grand duc d’Occident, succède à son père, Philippe le Bon, et devient duc du comté de Bourgogne.
Il a dans l’idée de relier territorialement ses Etats (la Bourgogne, le Luxembourg, la Franche Comté, les Pays-Bas, la vallée de la Flandre) pour reconstituer l’ancien royaume de Latharingie. Le seul obstacle ? La Lorraine qui sépare ses terres.
Profitant de la jeunesse du nouveau duc de Lorraine René II, Charles le Téméraire obtient avec le traité signé à Nancy le 15 octobre de l’année 1473 le droit d’installer le garnison bourguignonne dans plusieurs villes lorraines : de Darney, Prény, Charmes, Epinal et Neufchâteau.
Très mécontent, René II met en place des embuscades et n’a de cesse d’harceler les troupes de Charles en vue de s’opposer à l’installation orchestrée par l’État bourguignon et tenter de récupérer la part de terre qui lui revient de droit.
Le conflit s’intensifie et Nancy est assiégée…
Rapidement, les incidents et les répercussions se multiplient entre les Lorrains et les garnisons bourguignonnes.
Les bombardements des bourguignons ébranlent de plus en plus les remparts de la ville.
Entre-temps, René II tente de se rapprocher des ennemis du Téméraire, à l’instar du roi de France Louis XI, les Confédérés suisses et les villes autonomes de Haute-Alsace.
Le duc de Bourgogne parvient finalement à s’emparer de la Lorraine à l’automne en commençant par le domaine de Charmes, Épinal et Nancy à la date du 24 novembre 1475 après un mois de siège.
La ville de Nancy aux mains de Charles le Téméraire, des officiers bourguignons viennent à s’établir dans les places fortes.
Plusieurs États lorrains se rallient même au duc de Bourgogne. Seuls une partie de la Lorraine allemande – comme le comté de Bitche et la cité épiscopale de Sarrebourg – restent fidèles à René II.
Le 11 janvier 1476, le Téméraire est contraint de quitter la Lorraine pour la Suisse afin de soumettre les « vachers » qui avaient pris plusieurs de ses châteaux.
Profitant de ce départ, René II intègre la « Ligue alémanique » regroupant les adversaires suisses et alsaciens de Charles pour tenter de reprendre la cité ducale et accélérer l’indépendance du duché.
L’hiver 1476, l’assaut du duc bourguignon a infligé de lourdes pertes humaines.
Entre le froid hivernal, les maladies et la disette, Charles perdit les trois quarts de ses effectifs.
Il se réfugie ensuite derrière la frontière à La Rivière pour essayer de former de nouvelles troupes.
L’attaque surprise du 5 janvier 1477 et la mort de Charles de Téméraire
À l’annonce des défaites bourguignonnes, la Lorraine reprend espoir.
René II a réussi à rassembler près de 20 000 mercenaires suisses, de lorrains et de soldats alsaciens formant une armée composite, mais unie.
Alors que le duc de Bourgogne en recruta entre 6 et 10 000 hommes, dont des Anglais, des Savoyards, des Hollandais et des mercenaires italiens.
Le 3 janvier 1477, le duc de Lorraine traverse Croismare avant d’arriver à Saint-Nicolas-de-Port, le point de ralliement de ses soldats, le jour suivant.
Arriva ensuite le jour J, le 5 janvier 1477, un dimanche.
Pour signaler aux Nancéiens l’arrivée de leur duc, une lanterne a été placée sur le clocher de l’église de Saint-Nicolas.
Des croix d’Anjou en lin blanc ont aussi été cousues sur le flanc droit des vêtements des combattants de la Lorraine pour les différencier des troupes bourguignonnes.
À 13h, la neige s’arrête de tomber et le temps s’éclaircit enfin, faisant ainsi office de signal d’alarme de guerre.
L’attaque fut une surprise totale pour les armées de Charles qui sont prises au piège.
Les suisses contournent l’armée bourguignonne par le Bois de Saurupt tandis que les Lorrains chargent sous les murs de Nancy.
L’issue décisive de la bataille est vite connue. Malgré les tentatives de résistance des armées de Bourgogne, elles finissent par céder face à cette marée humaine.
Quant à Charles le Téméraire, en essayant de s’enfuir, il fut blessé d’un coup de hache sur la tête par un chevalier lorrain du nom de Claude Bauzemont et mourut au bord de l’Etang de la commanderie Saint Jean.
La mort du téméraire signe le début de la victoire lorraine.
Un riche patrimoine pour Nancy
Un bon nombre de monuments et symboles ont vu le jour en souvenir de la victorieuse bataille de Nancy qui a façonné le visage de l’Europe moderne. Parmi lesquels :
- La basilique de Saint-Nicolas-de-Port : un chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant construit par René II à Saint-Nicolas-de-Port pour symboliser sa reconnaissance à Saint-Nicolas, le saint patron de la Lorraine.
- L’église Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy : un édifice somptueux édifié sur les lieux de la bataille de 1477 en remerciement à la Vierge Marie pour la victoire de René II.
- Le quai de la Bataille : un lieu commémoratif construit à Nancy en mémoire des combats des troupes entre l’étant Saint-Jean et le bois de Saurupt lors de l’illustre bataille de 1477.
- Le magnifique tableau de la Bataille de Nancy : une peinture réalisée en 1831 par l’artiste peintre français Eugène Delacroix. Cette toile aujourd’hui exposée au musée lorrain des Beaux-Arts de Nancy.
- Le chardon : devient l’un des plus forts symboles de la Lorraine suite à la victoire de René II, accompagné par la devise « non inultus premor » (qui s’y frotte s’y pique). Elle est tirée de la femme de René II, dont l’emblème fut une branche de châtaignier.