Quand on parle de notre belle région, la Lorraine, certaines images nous viennent directement à l’esprit : celles des symboles typiquement lorrains notamment. Ils donnent une vraie identité au territoire. Voici 5 emblèmes de la Lorraine.
La croix de Lorraine, le chardon, les alérions…De nombreux symboles sont associés à la Lorraine, une région française riche en histoire et en tradition.
Chaque symbole raconte une histoire et révèle la richesse d’une région qui a su s’adapter aux évolutions contemporaines tout en préservant son identité.
Dans la ville de Baccarat, une famille de verrier reconnue dans le paysage artistique lorrain depuis 1882 – les frères Vessière – se donne pour mission de faire revivre les symboles lorrains si chers à leur cœur, avec l’aide d’un verrier nancéien à la flamme Théophile Caille.
Outre le drapeau de la Lorraine, découvrez dans cet article les éléments emblématiques qui font la richesse symbolique de la Lorraine.
1) La croix de la Lorraine
La croix de Lorraine est incontestablement le symbole le plus reconnu de cette région historique de l’est de la France. Il s’agit d’une croix à double traverse qui puise ses origines dans l’histoire de la Lorraine.
L’histoire de la croix de Lorraine est liée aux maisons d’Anjou et de Hongrie. La maison d’Anjou qui avait des liens du côté maternel avec les Rois Arpad de Hongrie, ayant pour emblème une croix à double traverse.
À l’époque, elle était appelée croix d’Anjou ou croix patriarcale, un héritage de la dynastie des ducs d’Anjou qui furent par la suite ducs de Lorraine.
Ce n’est que lors de la célèbre Bataille de Nancy en 1477 que la croix d’Anjou devient la croix de Lorraine. La bataille a opposé l’armée de René II, petit-fils du duc de Bar René d’Anjou devenu René Ier duc de Lorraine par son mariage avec Isabelle, à l’armée bourguignonne dirigée par Charles le Téméraire.
Pour se reconnaître sur les champs de bataille, les Bourguignons portaient la croix de Saint-André et les Lorrains devaient coudre sur leurs vêtements la croix à double traverse en lin blanc.
Après la victoire de l’armée du duc René II, le rôle de la croix de Lorraine n’a pas cessé de grandir au fil des ans. Elle est utilisée plus tard comme signe de ralliement et de patriotisme lorrain lors de la Guerre des Rustauds.
En 1940, la croix de Lorraine fut aussi proposée comme emblème de la France Libre par le vice-amiral Emile Muselier au général de Gaulle par opposition à la croix gammée des nazis.
Par décret du 2 juillet 1940 du général de Gaulle, elle est devenue le signe officiel des Forces navales françaises libres.
Elle a même été adoptée comme symbole de la Résistance française pendant la seconde guerre mondiale, toujours par le général de Gaulle en concertation avec l’amiral Georges Thierry d’Argenlieu et le vice-amiral Muselier.
Depuis, elle se retrouve sur de nombreux insignes, monuments et timbres créés sous les gouvernements de Général de Gaulle.
Et si vous aussi, vous voulez afficher votre attachement à notre belle région qu’est la Lorraine, succombez à notre bracelet croix de Lorraine façonné à la main à Nancy, par notre verrier à la flamme.
2) Le Chardon lorrain
Le chardon lorrain est un autre symbole fort de la Lorraine. Le duc Louis Ier d’Anjou, roi de Naples, fut le premier à introduire l’emblème du chardon et à l’ajouter sur ses armes au XIVe siècle.
Mais c’est son fils, René II, qui l’adopta comme symbole ducal après sa victoire face à Charles le Téméraire lors de la bataille de Nancy le 5 janvier 1477.
À partir de là, le symbole du chardon trône sur le blason de la ville de Nancy. René II y ajouta à la suite de la Bataille la devise « qui s’y frotte, s’y pique » (Non inultus premor ou ne toquès mi, je poins), faisant référence aux épines de cette plante ainsi qu’aux épées des seigneurs lorrains.
Depuis, le chardon est devenu officiellement un symbole de la Lorraine et de la fierté des Lorrains. Il est aujourd’hui présent sur de nombreux logos représentant la Lorraine comme celui du Parc naturel régional de Lorraine ainsi que sur les blasons de l’AS Nancy Lorraine et du Grand Nancy Métropole Handball.
Le chardon donne également son nom à une confiserie traditionnelle au goût puissant, les Chardons Lorrains. Eléments incontournables du patrimoine lorrain, les chardons sont des chocolats remplis d’eau-de-vie confectionnés à Nancy depuis 1850.
3) Les alérions lorrains
Les alérions sont de petits aigles ou des aiglons sans bec ni griffes, utilisés en héraldique. Ils sont souvent représentés le vol étendu, abaissé et montrant l’estomac.
Le mot « alérion » vient du mot gaulois « aliers » qui désigne une espèce d’oiseau vivant de rapine. Il est aussi dérivé du latin « aquilario » qui veut dire aigle.
L’origine des alérions lorrains est associée à la légende de Godefroy de Bouillon, un descendant de Charlemagne et ancêtre des ducs de Lorraine. Il était aussi duc de Lotharingie et l’un des chefs de la première croisade à Jérusalem.
Selon la légende, les trois alérions auraient été ajoutés sur la bande rouge par Godefroy. Un soir, lors de la prise de Jérusalem, Godefroy aurait aperçu trois oiseaux dans le ciel et se serait mis à prier dieu en ces termes :
« Mon dieu, si vous voulez que je devienne roi de Jérusalem, faites en sorte que je transperce avec une seule flèche ces trois rapaces dans le ciel. »
Il saisit alors son arc, vise, tire et transperce les trois petits aigles d’une seule flèche. C’est ainsi qu’il devint « roi de Jérusalem » et ajouta ces trois aiglons sur la bande rouge de son écu en hommage à son exploit divin.
A travers l’utilisation de ces trois alérions comme emblème, les ducs de Lorraine souhaitèrent affirmer leur affiliation à Godefroy de Bouillon.
4) Le blason de la Lorraine
Le blason de la Lorraine est un symbole des ducs de Lorraine, devenu un symbole de la Lorraine. C’est un emblème très ancien, dont la première apparition remonte en 1183 sur les sceaux du duc de Lorraine Simon II, et de son frère, Ferry de Bitche.
Dès lors, il figure sur tous les sceaux et armoiries des ducs de Lorraine jusqu’au rattachement du duché à la France en 1766.
Le blasonnement de la Lorraine est un écusson d’or à la bande de gueules chargées de trois alérions d’argent. En termes simples, c’est une bande de couleur rouge sur fond jaune, ornée de trois alérions alignés.
L’origine de ce beau symbole lorrain s’entoure de plusieurs légendes, dont la plus connue est celle de Godefroy de Bouillon que nous venons de voir plus haut.
Mais il existe une seconde théorie qui raconte que les alérions seraient plutôt l’anagramme de Loreina, signifiant « Lorraine » (rien à voir avec des oiseaux).
Et selon une troisième version de l’histoire, jugée plus fiable, le blason de Lorraine serait un dérivé des armoiries de l’Alsace : une bande blanche sur fond rouge, ornée de trois couronnes de chaque côté.
Les alérions représenteraient ainsi les liens avec la maison de Hohenstaufen et le Saint Empire Germanique, symbolisé par l’aigle.
Quoi qu’il en soit, l’étendard de la Lorraine a inspiré au fil des siècles les insignes de nombreuses unités militaires, à l’instar de la base aérienne 133 Nancy-Ochey ou du logo du Conseil région de Lorraine en 1993.
5) Le Graoully de Metz
Le Graoully fait partie des symboles indissociables de la ville de Metz et de la Lorraine. Il s’agit d’une sorte de gros dragon, avec des ailes puissantes et de petites pattes, qui vivait à l’amphithéâtre de Metz, avec d’autres serpents.
Il terrorisait le peuple messin et dévorait toutes personnes s’aventurant à l’extérieur de la ville à la nuit tombée. Cette créature légendaire n’avait peur de rien, sauf de l’eau, dont il ne s’approchait jamais.
Lorsque Saint Clément est devenu évêque de Metz, il prit les choses en main et se dépêcha de chasser le monstre des terres habitées.
Doté d’un pouvoir de conjuration du mal, Saint Clément se rendit à l’amphithéâtre et soumet les serpents d’un signe de croix. Il enserra leur maître, le terrible Graoully, de son étole et le traîna jusqu’à la Seille pour le noyer.
De retour en ville, Saint-Clément est acclamé par les habitants de Metz, dorénavant débarrassé de ces reptiles cracheurs de feu.
Depuis ce jour, Metz perpétua la mémoire de son « sauveur » et célébra la mort de Graoully à travers la parade d’une effigie du monstre géant en plein centre-ville, à laquelle les messins crient des insultes.