Bouteille, flacon, vase, verre à vin, table en verre, verre à cocktail… Chaque œuvre en verre que nous utilisons recèle des centaines de milliers d’années d’histoire. Faisant partie des matériaux les plus anciens, le verre se décline actuellement en plusieurs formes et couleurs.
Si la première production de verre s’est faite au hasard suite à une éruption volcanique, l’invention du verre par l’homme débute en Mésopotamie, à Syrie et en Egypte, il y a environ 3000 ans avant Jésus-Christ.
À cette époque, les produits verriers étaient uniquement de couleur bleue, verte ou opaque, et non transparents ni translucides comme aujourd’hui.
Saviez-vous que les matières nécessaires pour la fabrication du verre sont présentes dans la nature ?
Mais quelles sont-elles exactement ?
Comment différencier le verre du cristal ?
La composition chimique du verre : quelle est la matière du verre ?
Dans le langage courant, le verre désigne tout objet fabriqué à partir de cette matière : le manchon de verre qui entoure les mèches des lampes, les contenants pour liquides, les verres de lunettes, les verres architecturaux…
À la fois solide et fragile, le verre est un matériau très utilisé dans plusieurs domaines.
Table en verre, bouteille en verre, service de verres, verres à vin, verre à bière, flûtes à champagne, verre à whisky, figurine de verre…
On en trouve de toutes les formes et de toutes les couleurs, une large gamme de verres.
Le verre d’optique se distingue, lui, par son homogénéité chimique et son absence de tensions internes.
Verre à rhum, dessous de verre, pot en verre, verre à pied, récipients en verre… de quoi est fait le verre ?
Tantôt fin, tantôt épais, le verre est obtenu par combinaison de plusieurs matières naturelles, dont du quartz ou du sable de silice (SiO2). A l’un de ces ingrédients s’ajoutent du carbonate de chaux, du carbonate de soude et quelques quantités de groisil ou calcin.
Alors que le calcin renforce la vitrification du verre, le sable de silice, étant son composant principal, est indispensable pour la formation du réseau vitreux.
Le carbonate de chaux ou la chaux agit comme un stabilisateur, et assure la cohésion de toutes les matières ; tandis que la soude ou le carbonate de soude joue le rôle de fondant ou de solvant.
Ces deux matières facilitent également le processus de fonte, étant donné que la silice, seule, a tendance à fondre uniquement à une température très élevée dépassant les 1700°.
Ces quatre ingrédients du verre sont majoritairement présents dans tous les articles de verre. A titre d’exemple, ceux utilisés dans les industries présentent environ près de 95% de ces éléments.
À la place du verre, d’autres matières plastiques et matériaux composites sont aujourd’hui utilisés dans certains domaines.
Des ingrédients secrets pour chaque fabricant
Cependant, d’autres matières chimiques nommés « additifs » comme la chromite, les oxydes métalliques ou encore l’oxyde d’aluminium peuvent être ajoutés à ces substances afin d’obtenir des propriétés bien propres au résultat final, selon l’utilisation souhaitée.
D’ailleurs, les fabricants de verre ont chacun leurs composants secrets, faisant de leurs productions des œuvres uniques et d’une beauté exceptionnelle. C’est même le cas des plus grands verriers français qui ont conçu des œuvres d’exception, et qui continuent d’éblouir plusieurs musées où elles sont conservées.
En dehors des verres incolores et entièrement transparents, vous avez déjà certainement remarqué des verres de couleur signés au nom d’un artiste et maître verrier de renom tels qu’Emile Gallé ou François Théodore Legras.
Ces pièces contiennent des colorants minéraux bien distincts permettant d’obtenir la couleur souhaitée.
Par exemple, la couleur bleue du verre est obtenue à partir de manganèse ou d’oxyde de cobalt ; tandis que la couleur rouge s’obtient par l’oxyde de cuivre.
Quelles sont les qualités du verre ?
Le verre est un matériau aux propriétés particulières : dureté, parfaite transparence et imperméabilité. Compte tenu de ses caractères, le verre se présente comme un matériau de conditionnement sûr.
Pur et naturel, le verre est qualifié comme l’emballage par excellence pour les substances liquides comme les parfums, les boissons, les produits pharmaceutiques et alimentaires. Conservant l’odeur et le goût de son contenu, le verre en assure une protection maximale.
Les produits mis dans un verre sont à l’abri des agents pathogènes et de l’air. D’où son utilisation privilégiée dans les laboratoires d’analyse médicale et dans la puériculture.
Résistant aux chocs et à la forte chaleur, le verre est stérilisable. Il est facile à nettoyer et réutilisable.
Son aspect écologique figure parmi ses qualités les plus appréciées. En effet, qu’il s’agisse d’un flacon de parfum ou d’une bouteille de boisson, le verre se recycle indéfiniment.
D’un point de vue esthétique, le verre symbolise l’élégance, la finesse et la clarté. Ceci est valable que ce soit dans l’architecture, l’artisanat ou dans l’industrie.
Verre ou cristal, quelles différences ?
La question sur la différence entre le verre et le cristal est une énigme difficile à résoudre pour de nombreuses personnes.
Et pourtant, en regardant de plus près une pièce en verre et une autre en cristal, vous comprendrez immédiatement que les deux articles ne sont pas vraiment semblables.
L’oxyde de plomb, une matière incontournable pour le cristal
Plus brillant et transparent, le cristal présente plus de subtilités que le verre, que ce soit dans ses composants ou dans la manière de fabrication.
En matière de composition, le verre et le cristal contiennent tous deux du sable de silice ou oxyde de silicium à raison d’environ 50%, 20% de potasse ou de fondants tels que la soude ou la chaux, et du calcin (des morceaux de verres pour la fabrication de verre et des morceaux de cristal pour la fabrication de cristal).
Afin d’apporter au cristal sa clarté exceptionnelle, il est impératif d’y ajouter au moins 24% de minium de plomb. C’est cette matière qui est exclusive et déterminante dans la fabrication de cristal, puisque le verre n’en contient pas.
Comment reconnaître le cristal et le verre ?
Du côté de la fabrication, le verre relève souvent d’un processus mécanisé, tandis que le cristal est issu d’un travail artisanal.
Aucune imperfection n’est tolérée dans la fabrication du cristal. C’est pourquoi une pièce présentant le moindre défaut doit impitoyablement retourner à la casse pour rejoindre les groisils.
La sonorité est également l’un des critères qui fait la différence entre le verre et le cristal. Ce dernier émet, généralement, un son plus agréable dit « son cristallin » lors du trinque ou lorsqu’on le tapote.
Pour faire simple, le cristal se différencie du verre par sa capacité à réfracter la lumière, sa sonorité et sa transparence accrue. Lorsqu’une pièce en cristal est mise à la lumière, sa brillance et sa clarté vont se ressembler à celles du diamant, contrairement au verre qui peut présenter une certaine teinte plus ou moins floue.
La fabrication du verre en quelques mots
La fabrication de verre est un véritable travail d’orchestre nécessitant l’intervention de plusieurs ouvriers. Verre coulé ou verre soufflé, la conception du verre commence toujours par le même procédé à base de pâte de verre.
Il est important de souligner que la quantité de toutes les matières à utiliser pour la fabrication de verre doit être d’une proportion très précise :
- 50 ou 60% de silice ;
- 20% de soude ;
- 20% de chaux ;
- de l’eau et du groisil à quantité bien proportionnée.
Bien évidemment, chaque fabricant de verre ajoute ses ingrédients secrets à ces composants. Une fois que toutes les matières sont réunies, il faut les pulvériser et les mélanger avant de les introduire dans le four chauffé à 1300 ou 1600°.
C’est la température nécessaire pour faire fondre le mélange et, notamment, l’oxyde de silicium. Lorsque tout est fondu, les ouvriers l’accueillent sur les ouvreaux du four et travaillent immédiatement sur la forme du verre selon plusieurs techniques : soufflé, coulé ou flotté.
Pour évincer les points de tensions sur la pièce en verre, sa recuisson peut être nécessaire pour éviter la rupture de la surface qui est mise en tension brutale. Dans ce cas, l’article peut rester pendant plusieurs heures sous un tunnel de recuisson à une température décroissante.
Le refroidissement immédiat de la pièce après son réchauffement permet d’augmenter sa résistance. C’est ce qu’on appelle « la trempe du verre ».
Probablement en raison de la difficulté particulière de fabrication de verre, de nombreux domaines optent aujourd’hui pour des contenants en matières plastiques ou en matériaux composites.
Les appellations verrières, cristal, cristallin et cristal au plomb
Chaque pièce en cristal ou en verre nous rappelle le travail acharné de plusieurs ouvriers et artisans talentueux. C’est pourquoi le législateur, dans le but de protéger leurs œuvres, a mis en place des articles définissant les appellations verrières.
Ces dernières sont régies par un arrêté du 11 octobre 1962. C’est la définition scientifique obtenue à partir de la limpidité (transparence et clarté) et de l’indice de réfraction (capacité de réfracter la lumière) des productions verrières qui a permis de les classifier dans différentes catégories.
Les textes de l’arrêté en question définissent comme « Cristal au plomb » toute production verrière contenant au moins 24% d’oxyde de plomb, et dont l’indice de réfraction est de 1,545.
L’appellation « Cristal » est réservée uniquement aux œuvres ayant un indice de réfraction de 1,545.
Les pièces de verre dotées d’un indice de réfraction de 1,525 sont tous catégorisées dans l’appellation « Cristallin ».
Toutes les productions verrières ne rentrant dans aucune de ces catégories se voient donc nommées « verres ».
Dans le but de protéger les consommateurs et les fabricants, la même loi interdit ainsi les autres dénominations à l’instar de « demi-cristal », tout comme l’entrée en France des produits d’imitation, dont les caractéristiques ne répondent pas à ceux précités.
Aujourd’hui, le verre commence à se faire supplanter par d’autres matériaux dans divers domaines. Ceux-ci utilisent plus des matières plastiques ou des matériaux composites.
Un autre type de verre composé d’un polymère transparent est également utilisé à la place du verre pour profiter de plus de souplesse et de plus de résistance à la rupture.
Si le verre artisanal est plutôt réservé à l’art de la table et aux récipients en verre, d’autres types de verres sont très appréciés dans d’autres domaines : les verres minéraux, les verres organiques et les verres métalliques.