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La fabrication d’un verre soufflé en 5 étapes

Depuis la première fois au début de l’ère chrétienne, la fabrication du verre fin se fait à la main, à l’aide d’une canne. En effet, des souffleurs de verre ont été identifiés dans des peintures découvertes dans une Hypogée de Beni Hassan, ce qui témoigne de l’utilisation de la canne du verrier à cette époque.

L’invention du verre remonterait à beaucoup plus loin que l’époque de Beni Hassan, en effet, les premiers verres conçus des mains de l’Homme proviennent de Mésopotamie, de Syrie ou d’Egypte.

Le matériau vitreux est connu dès le Ve millénaire avant J.-C, sous la forme d’un enduit vitrifiable apposé à la surface d’une céramique.

Comment faire du verre soufflé ?

1ère étape : Préparation du verre soufflé bouche

Pour la fabrication d'un verre en cristal, un groupe de 3 ou 4 ouvriers travaille devant le four à pot, où la masse de verre est en train de fondre sous hautes températures.

Le « cueilleur » se tient devant le four, c’est lui qui va cueillir la quantité de verre en fusion nécessaire à l’aide de sa canne.

Appelé aussi « souffleur-préparateur », le cueilleur va transformer la matière en fusion, la « paraison » en une bulle creuse, en soufflant à l’extrémité de sa canne.

Par la suite, il va passer la paraison à un autre ouvrier, qui va effectuer différents mouvements à la canne avec la masse de verre à l'autre extrémité, tout en soufflant pour attribuer des motifs ornementaux à la pièce : des volutes, des torsades etc …

Pour éviter le reflux d'air chaud, le souffleur effectue un souffle bref, rebouchant rapidement l'orifice de la canne, créant ainsi une bulle par dilatation de l'air.

Toutes ces étapes sont réalisées pendant que le verre en fusion est encore chaud, mais un autre artisan souffleur de verre appelé « grand gamin » refroidit les parties qui doivent l’être à l’aide de jets d’air comprimé.

Ensuite, le décorateur se sert d’une pince pour étirer le col ou le pied du verre, faisant apparaître progressivement la forme de la masse de verre.

Une fois que c’est fait, c’est au tour du « chef de la place » de donner à la pièce sa forme définitive.

Le grand gamin reprend ensuite la pièce encore chaude à l’aide d’un pontil, une canne qui ne permet pas de souffler le verre en fusion.

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2ème étape : Manipulation de la paraison pour obtenir la forme voulue

Présenté de cette façon, le travail des ouvriers souffleurs semble discontinu et au rythme saccadé, mais dans la réalité, ils exécutent un enchaînement de mouvements ondulants, bien orchestrés et bien huilés pour aboutir à un objet d’une beauté exceptionnelle : ils tournent la canne, ils l’élèvent, la rabaissent, la retournent…

Tout au long du processus de fabrication, la minutie, la concentration et la précision sont de mise, un seul faux pas peut avoir des conséquences désastreuses sur les pièces et sur les verriers.

À la fin du travail au chaud, chaque pièce est scrupuleusement vérifiée, au moindre défaut, celle-ci est jetée pour être utilisée sous forme de groisils, des morceaux de verre concassés.

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3ème étape : Cuisson et recuisson du verre pour éliminer les tensions intérieures

Les pièces réussies sont insérées dans un four à recuire. Il s’agit d’une sorte de tunnel dans lequel un tapis roule pour maintenir les pièces en mouvement, tout en subissant une baisse de chaleur progressive.

Cette étape vise à éliminer les tensions intérieures au verre, provoquées par les différentes phases de réchauffement durant le façonnage de la pâte.

Au sortir du four de recuisson, les pièces sont vérifiées une nouvelle fois, et subissent d’autres étapes de meulage et de polissage pour améliorer l'éclat du verre soufflé, et pour supprimer les traces laissées par le pointil sur la partie haute du verre.

Pour cela, des meules à grains de différentes dimensions sont utilisées, une meule habillée de feutre est utilisée en dernière phase pour polir le verre.

Pour la fabrication de verre à boire, des étapes supplémentaires de finition sont indispensables : découpage de la calotte du verre à l’aide d’un chalumeau.

La pièce est d’abord rayée au diamant, tout en tournant sur un socle mobile. La calotte se détache lorsque le verre n’a même pas fini de faire un tour complet.

Pour parfaire les bords du verre, le verrier le met à nouveau sur une meule horizontale ou sur des bandes abrasives, puis devant une flamme de bec Bunsen.

Cette réchauffe partielle du verre provoque de nouveau des tensions intérieures, qu’il faudrait éliminer dans un four à recuire. Une nouvelle vérification du verre s’ensuit.

Lorsque le verre n’est pas recuit convenablement, il peut se casser facilement, même sans raison apparente, à l’intérieur d’une armoire.

Toutes les pièces qui ont réussi cette dernière vérification passent à l’atelier de décoration pour le travail à froid du verre : gravure au sable, gravure chimique, peinture sur verre, taille du verre, dorure…

4ème étape : Le travail du verre à froid

La gravure à froid consiste à projeter du sable sous pression à l’aide d’une buse sur le verre. Celui-ci est protégé par un pochoir, ne laissant à nu que les zones à décorer. Actuellement, les verriers utilisent du corindon à la place du sable, pour plus de précision.

La gravure chimique consiste à attaquer à l’acide les parties à décorer, le reste du verre étant protégé par du « bitume de Judée », une pâte résistante à l’attaque de l’acide, composée de cire et de térébenthine.

Le verre est plongé dans un bain d’acide fluorhydrique, le décor prend forme et affiche des nuances de couleurs. Le décor subit quelques phases de polissage pour avoir l’éclat et la brillance du reste du verre.

La peinture sur verre est un procédé utilisé rarement dans la fabrication de services de table. Souvent exécutée à l’écran de soie ou à la main, elle est surtout privilégiée pour des messages publicitaires, des logos et des inscriptions diverses sur des verres utilisés pour le commerce.

5ème étape : La taille et la dorure du verre soufflé

La taille du verre est réalisée à la roue ou à la meule par des maîtres verriers expérimentés dotés d'un savoir-faire avéré. Ceux-ci reproduisent des dessins affichés sur une planchette, et taillent à même le verre avec minutie, précision et professionnalisme.

Très coûteuse, la dorure du verre est réalisée à l’aide d’une peinture spéciale principalement composée de chlorure d’or. Cette technique est appréciée dans la fabrication de services de table de prestige.

Ces différentes étapes, réalisées une à une avec grande minutie et précision, permettent d’obtenir ces services de table qui sont devenus des objets du quotidien dans certaines demeures.

Néanmoins, les verres de qualité, fabriqués à la main gardent leur prestige et leur beauté incomparable.

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Vase, lustre, lampe, bijoux, art du verre, luminaire et fleur en verre soufflé : la verrerie semi-automatique

En parallèle à la fabrication de la verrerie à la main, il existe également un autre procédé de production de verre : la verrerie semi-automatique.

Celle-ci est toutefois à distinguer de la technique de production de verrerie mécanique, où toutes les opérations de verre soufflé sont exécutées par des machines, et où le travail de l’homme n’est plus nécessaire.

Tous les stades du processus de fabrication de verrerie semi-automatique sont sensiblement les mêmes que ceux de la verrerie à la main, à la seule différence que dans l’élaboration des pièces, la verrerie semi-automatique exécute un soufflage à air comprimé, soit à la machine, soit à la presse.

Les pièces comme les flacons de parfum sont généralement conçus à l’aide d’une machine semi-automatique, tandis que les glaces de phares, les cendriers… sont fabriqués en utilisant une presse.

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